En 2017, peut-on espérer être soigné(e) sans être jugé(e) ?
Quoi de plus aisé que de juger autrui, surtout une jeune femme dans une situation peu confortable lorsqu'on est un homme ? En matière de sexualité, la chose ne peut non seulement être appréciée mais doit être largement condamnée lorsqu'elle s'apparente à un abus de pouvoir. Refuser implicitement une contraception d'urgence est grave. Quelle personne osera avouer la situation initiale surtout lorsqu'il s'agit d'un viol ou d'un rapport incestueux? Même dans une situation toute autre, le jugement d'un professionnel n'est pas acceptable.
Ou comment un professionnel de santé s'octroie la possibilité de juger, d'humilier, de vexer dans le cadre officiel de ses fonctions...
Et voici maintenant la situation de Clémence, elle-même médecin et évoquant ses confrères se comportant comme des demi-dieux sachant mieux que les patientes ce qui est bon pour autrui. Surtout lorsqu'il s'agit d'une stérilisation définitive, le délai de 4 mois et les différents entretiens parfois plus que dissuasifs demande une force de caractère pour parvenir à ses fins...
Lorsque Claire parle de match de boxe et affirme s'être sentie désarçonnée par un climat de bienveillance auquel elle ne s'était nullement préparée, on imagine le parcours de la combattante pour une jeune femme. Alors que la contraception est encore largement assumée par les femmes et que la contraception définitive est dix fois plus l'affaire des femmes que celle des hommes, comment ne pas voir à travers ces questions des jugements permanents et infantilisants sur la sexualité de la femme?
A quand une garantie de soin sans jugement?
"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.
Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." Simone de Beauvoir.